Contes populaires d’Afrique (Basset)/71

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E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 177-178).
XXXII. — VEÏ[1]

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L’ÉLÉPHANT ET LE DAIM[2]


L’éléphant et d’autres animaux allèrent travailler et le daim leur dit :

— Venez à mon travail !

— Non, dit l’éléphant, ils vont à mon ouvrage.

Le daim reprit :

— Je troublerai votre travail.

Alors il prit sa harpe et alla s’asseoir à côté du chemin. Il commença à jouer de la harpe ; les animaux vinrent et se mirent à danser. Mais quand il eut joué un certain temps, ils s’assirent à côté de lui et n’allèrent plus travailler. L’œuvre fut troublée ce jour-là : ils ne revinrent plus. L’éléphant demanda :

— Qu’est-ce qui est arrivé, que vous ne venez pas et que vous ne travaillez pas ?

— Le daim répondit :

— J’ai dit que vous veniez à mon travail : tu as dit : non. Alors j’ai troublé ton ouvrage. L’éléphant dit :

— C’est vrai :

Ils ne firent plus rien ce jour-là.

C’est fini.



  1. Les Veï ou Vaï sont une population de langue apparentée au malinkhé, ils habitent prés du cap Gallinas (république de Libéria).
  2. Kœlle, Outlines of a Grammar of the Vei language, London, Church Missionnary house, 1854, in-8, p. 68.