Contes secrets Russes/La belle-mère et le gendre imbécile

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Contes secrets Russes (Rousskiia Zavetnia Skazki)
Isidore Liseux (p. 177-178).

LXII

LA BELLE-MÈRE ET LE GENDRE IMBÉCILE


Un paysan vivait avec sa femme ; ils avaient une fille : un jeune homme la demanda en mariage et l’obtint. Il arriva qu’à la Noël le gendre vint voir sa belle-mère. Elle l’invita à se mettre à table, commença à le régaler, plaça devant lui diverses victuailles, puis engagea la conversation : « Dis-moi, fils, « demanda-t-elle, « quelle bête a-t-on tuée chez vous pour la fête ? — Eh bien ! à la veille même de la fête, mon père a surpris une chienne dans l’ambar[1] et il l’a battue à la faire πισσερ et χιερ ; la chienne a réussi non sans peine à s’enfuir, mais mon père s’est mis à sa poursuite, l’a rattrapée au moment où elle allait sortir de la maison et l’a encore battue sur le κον. — Allons, j’ai là un gendre intelligent, » pensa la belle-mère, « on n’a pas plus d’esprit ! Il sera tard quand je lui demanderai encore quelque chose ! »


  1. Endroit où on conserve le blé, la farine et parfois d’autres denrées.