Contes secrets Russes/La dame excitée

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Contes secrets Russes (Rousskiia Zavetnia Skazki)
Isidore Liseux (p. 72-74).

XXXIII

LA DAME EXCITÉE


Dans certain royaume vivait un riche paysan qui avait un fils appelé Ivan. « Pourquoi, mon fils, ne t’occupes-tu de rien ? » lui dit son père. — « Il n’est pas encore trop tard ! Donne-moi cent roubles et bénis mes entreprises. » Le père lui donna l’argent qu’il demandait. Ivan se rendit à la ville ; en passant devant une maison seigneuriale, il aperçut dans le jardin une dame fort bien de sa personne ; il s’arrêta et regarda à travers la grille. « Qu’est-ce que tu fais là, jeune homme ? » demanda la dame. — « Je m’étais oublié à te contempler, Madame : tu es fort belle ! Si tu me montrais tes pieds jusqu’à la cheville, je te donnerais cent roubles ! — Pourquoi ne te les montrerais-je pas ? Tiens, regarde ! » Ce disant, elle releva un peu sa robe. Le jeune homme lui donna les cent roubles et retourna chez lui.

« Eh bien ! mon fils, » demanda le père, « de quel commerce t’es-tu occupé ? Qu’as-tu fait de tes cent roubles ? — J’ai acheté un terrain et du bois pour construire une boutique ; donne-moi encore deux cents roubles, il faut que je paie le travail des charpentiers. » Le père donna la somme demandée et le fils revint encore se camper devant la grille du même jardin. La dame, en le voyant, lui dit : « Pourquoi es-tu revenu, jeune homme ? — Laisse-moi entrer dans le jardin, Madame, et montre-moi tes genoux, je te donnerai deux cents roubles. » Elle le reçut dans le jardin et, relevant sa robe, lui montra ses genoux. Le gars lui compta l’argent, salua et regagna sa demeure. À son retour, son père le questionna : « T’es-tu organisé, mon fils ? — Oui, père, donne-moi trois cents roubles, je vais acheter des marchandises. »

Dès que le vieux paysan se fut exécuté, son fils alla de nouveau se poster devant la grille du jardin. Cependant le père se dit : « Si j’allais voir comment il fait ses affaires ? » Là-dessus il partit sur les traces d’Ivan et fut se mettre en observation à peu de distance de la grille. « Pourquoi es-tu revenu, jeune homme ? » demanda la dame. — « Soit dit sans vouloir te fâcher, madame, » répondit le gars, « permets-moi de promener mon υιτ autour de ton κον, je te donnerai pour cela trois cents roubles. — Soit. » Elle le fit entrer dans le jardin, et, après avoir reçu l’argent, se coucha sur l’herbe ; Ivan ôta son pantalon et commença à frôler doucement avec son membre les parties génitales de la dame, ce qui excita tellement celle-ci qu’elle-même se mit à dire : « Fourre-le au milieu, enfonce-le, je te prie ! » Mais le jeune homme refusa en disant : « J’ai seulement demandé à le promener sur les bords. — Je te rendrai tout ton argent, » reprit la dame. — « Je n’en ai pas besoin. » En même temps, il continuait son manège. — « J’ai reçu de toi six cents roubles, je t’en rendrai douze cents, mais fourre-le au milieu ! »

Le père qui, derrière la grille, observait cette scène, ne put se contenir plus longtemps. « Accepte, mon fils, » s’écria-t-il, « les petits ruisseaux font les grandes rivières ! » En entendant ces mots, la dame se releva brusquement et s’enfuit. Le gars resta sans un kopek et se mit à invectiver son père : « Tu avais bien besoin de venir crier, vieux barbon ! »