Correspondance 1812-1876, 6/1874/CMXVII
CMXVII
À M. MAURICE-PAUL ALBERT, À PARIS
Cher enfant, tu étais si près de nous et tu n’es pas venu nous voir ! Si tu retournes une autre année au bord de la Creuse, il faudra absolument revenir faire connaissance avec ton vieux Nohant et tes jeunes petites amies, qui ne t’ont pas oublié et qui demandent très souvent pourquoi tu ne reviens pas.
Je ne possède pas de coteau à Fontgombault. Je ne comprends rien à la légende de ce moine. Ces bonnes gens sont donc romanesques au point de ne pouvoir dire un mot de vrai ? Je possède pourtant un coteau sur les rives de la Creuse, mais c’est à Gargilesse et non à Fontgombault.
Te voilà redevenu Parisien, je suppose, et replongé dans l’étude. Je crois qu’après un peu d’efforts, tu y retrouveras plus de plaisir qu’auparavant. On ne travaille jamais mieux qu’après un bon repos. Tiens-moi toujours au courant, mon cher mignon. Dis toutes mes tendresses à tous les tiens, et tâche d’avoir un peu de répit pour venir nous embrasser. Tout Nohant t’aime et me charge de te le dire.
Mes tendresses en particulier à ta bonne maman, qui ne m’a pas écrit depuis bien longtemps.