Correspondance 1812-1876, 6/1874/CMXXII
CMXXII
À M. CHARLES PONCY, À TOULON
Moi aussi, je vous souhaite joie et santé, et je vous embrasse tout maternellement. Je vous vois bien tourmenté. Je veux espérer qu’il n’y aura pas désastre et que tout ne sera pas si noir que vous le voyez. Quant à l’indolence de cette génération, elle est générale et il faut s’y habituer, tout en la secouant le plus possible, pour l’empêcher de devenir pire. Votre consolation sera cette chère enfant que vous élevez, comme la mienne est de vivre avec mon fils, ma Lina et mes petites adorées.
Je sais bien que le monde va mal. Je ne m’en inquiète guère pour moi qui n’ai pas la prétention de le quitter avec la joie d’une solution. Je ne m’en tourmente que pour ces chères enfants, qui voient encore tout en rose et qui auront tant à en rabattre. Je tâche de les bourrer de bonheur, pour qu’elles aient de la santé morale devant les déceptions inévitables.
Maurice et toute la famille se joignent à moi pour vous embrasser et vous envoyer de bons souhaits.