Correspondance 1812-1876, 6/1874/CMXXIII
CMXXIII
À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS
Recevez mes tendresses et mes meilleurs vœux à la fin de l’année. Votre filleule Aurore, qui est toujours belle et bonne et très intelligente, veut que je vous embrasse pour elle. Nous attendons le photographe : elle vous enverra elle-même son portrait. Je ne me porte pas très bien ; mais je prends patience, toujours très heureuse dans mon petit coin avec ma chère famille, qui est heureuse aussi. Tout va bien at home, pour ceux qui font de leur mieux ; mais on ne regarde pas sans effroi et sans tristesse dans la vie publique.
Si une république sage n’est pas possible, où allons-nous ? La famille prétendante à laquelle vous appartenez, vous repousse, et vous trouve trop avancé. De quelque côté qu’on écoute venir le vent, il est plein de menaces et de haines.
Avez-vous de l’espoir et du courage quand même ? Donnez-nous-en, et dites-nous que vous vous portez bien et que vous aimez toujours vos vieux et fidèles amis de Nohant, qui pensent bien à vous et vous chérissent toujours.