Correspondance 1812-1876, 6/1875/CMXXVI
CMXXVI
À M. GEORGES VILLOT, À PARIS
C’est un profond chagrin pour moi. C’était la meilleure et la plus dévouée des amies, en même temps que la plus aimable. La bonté est si rare ! bien plus rare que l’esprit. Je suis bouleversée d’un malheur auquel je m’attendais si peu ! j’en redoutais un autre qui vous sera peut-être épargné. Espérons-le ; mais quel coup terrible pour ce pauvre malade ! Je vous plains bien de la cruelle situation où vous êtes, et je vous supplie de ne pas me laisser sans nouvelles de lui.
Il y a si peu de jours qu’elle m’en donnait encore ! je suis navrée et brisée. Mais, devant votre douleur, j’ose à peine vous parler de la mienne.
À vous de cœur bien tendrement.
Ne m’oubliez pas auprès de madame Olga, dont l’immense affection vous soutient dans cette épreuve.