Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0817

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Louis Conard (Volume 5p. 177-178).

817. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, lundi, 6 heures [août 1865].
Ma chère Caro,

Ta grand’mère passe maintenant d’assez bonnes nuits ; en somme, elle va mieux, bien qu’elle souffre toujours dans le dos. On l’a mise au vin de quinquina, au malaga et aux viandes rouges pour lui redonner des forces. Mais elle s’ennuie ! elle s’ennuie ! elle s’ennuie !

Éortin[1] lui conseille, si elle se trouve un peu mieux à la fin de cette semaine, d’aller passer quelques jours à Dieppe ; et c’est ce qu’elle fera probablement : elle a grand besoin de distraction, pour ne pas tomber dans l’hypocondrie.

Quant à moi, je crois que je suis en re-train de travailler. Je me suis couché cette nuit à 4 heures et je recommence à regueuler, dans le silence du cabinet, d’une façon congrue. Ça me fait du bien.

On a tantôt savonné à outrance Mlle Diane.

J’ai fait ta commission au jardinier relativement aux géraniums.

Adieu, mon pauvre bibi. Écris-moi. Amitiés à ton mari.

Ton vieux.

Ça va-t-il un peu mieux, ma pauvre petite Mérotte ?


  1. Médecin à Croisset.