Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0992

La bibliothèque libre.
Louis Conard (Volume 5p. 405-406).

992. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, 13 septembre 1868.
Ma chère Caro,

Je viens d’écrire à mon concierge pour lui donner des ordres relatifs à mon local, en cas qu’Ernest veuille s’en servir.

Je n’aurai pas besoin de mon logement avant le milieu d’octobre, époque où j’irai à Paris pour la première représentation de Cadio. Mme Sand m’a écrit hier pour me prier de ne pas manquer à cela. Mais je ne resterai à Paris que trois ou quatre jours.

Ta grand’mère a été marrie de n’être pas invitée à Saint-Martin !

Tu lui dis, dans une de tes dernières lettres, que tu serais contente de savoir ton vieux s’ennuyant de ta personne.

Sois archi-contente ; je m’embête beaucoup de ne pas te voir. Cela tient sans doute à ce que j’ai eu ta compagnie plus souvent cette année que les autres.

C’est une mauvaise habitude qu’il faudra tâcher de reprendre.

Quant à ta bonne maman, elle ne rêve que toi ; sa santé d’ailleurs est excellente, mais la solitude lui pèse.

Nous attendons les dames Vasse dimanche ou lundi prochain.

Je travaille beaucoup, mais n’avance pas vite. Ce qui me reste encore à écrire m’épouvante. Enfin !

Adieu, pauvre Loulou, ou plutôt à bientôt, n’est-ce pas ?

Je t’embrasse bien fort.

Ton vieux oncle.