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Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1011

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Louis Conard (Volume 6p. 3-4).

1011. À GEORGE SAND.
[Croisset] Jeudi soir [7 janvier 1869].

Savez-vous, chère maître, que c’est très gentil à nous deux de nous être écrit simultanément pendant la nuit de la Saint-Sylvestre ? Il y a un fort croc, décidément.

Je ne vois personne, je ne sais rien, je vis comme un ours empaillé. La semaine dernière, cependant, j’ai été à Rouen, dans les salons de la préfecture ! oui, pour signer le contrat de mariage de la fille du préfet. Mes compatriotes ont des binettes gigantesques et je me suis très amusé.

Pourquoi ne sent-on pas le comique, quand on est jeune ?

J’ai envoyé votre lettre aux Goncourt, tout de suite, bien entendu. Je vous assure (derechef) qu’ils sont très gentils, et il y a tant de pignoufs !

C’est un produit du XIXe siècle que « pignouf » ; nous arrivons même à « pignouflard », qui est son fils, et à « pignouflarde », qui est sa bru.

Connaissez-vous des détails sur l’incident Sainte-Beuve ? Moi, pas un. Est-ce qu’il lâche décidément l’Empire ? Il a donc cédé à « celui » de la colère ? — Pardon !