Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1050

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Louis Conard (Volume 6p. 56-57).

1050. À PHILIPPE LEPARFAIT.
Jeudi 12 août.
Mon cher Philippe,

Je viens de voir moi-même, sur le registre de Me Porcher, que Bouilhet lui devait mille francs depuis le mois de février. Cette ligne était écrite par lui, avec sa signature. J’ai donné ton adresse à Me Porcher.

Aïssé sera jouée sans le moindre changement. Ce matin, j’ai eu avec Chilly une longue conférence et j’attends, en ce moment, un copiste qui va copier chez moi tout le second acte.

Je crois que l’Odéon va brûler la politesse à Mme Sand et donner Aïssé au commencement de novembre. Chilly m’a prié de ne pas le quitter d’une minute pendant la répétition.

Je m’occupe aussi du Cœur à droite, qui peut être joué sur le théâtre de Cluny. Tu sais que la souscription est depuis hier annoncée dans plusieurs journaux. Elle va l’être dans le Moniteur, où j’ai trouvé beaucoup de complaisance.

Ledit Moniteur m’a proposé d’imprimer tout Aïssé le lendemain de la première. L’idée est peut-être lucrative. Nous verrons cela.

Dalloz me demande aussi une biographie. Ce n’est pas le moment, mais comme le Moniteur paye très bien et que cet argent doit te revenir, j’ai été doux.

Je leur ai promis une pièce de vers inédite. Quand j’irai à Dieppe, au mois de septembre, tu viendras avec moi à Croisset, et nous verrons ce qui peut convenir.

Est-ce fini avec les rosses de Cany[1] ? et la procuration ?

Fais-moi le plaisir d’écrire à d’Osmoy en ses différents domiciles, et mets sur les lettres « faire parvenir », qu’on sache où il est, nom de Dieu ! Quel intolérable coco ! J’aurais besoin de lui pour un tas de choses.

Camille Doucet a été très gentil.

Mardi ou mercredi prochain je me mets à corriger mes épreuves et j’ai, tous les jours, à aller dans mon nouveau domicile pour surveiller les ouvriers.

Embrasse bien tendrement pour moi ta pauvre mère et qu’elle t’en fasse autant de ma part.

Ton.

Boulevard du Temple, 42.

  1. Les sœurs de Louis Bouilhet.