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Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1754

La bibliothèque libre.
Louis Conard (Volume 8p. 146-147).

1754. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 14 septembre 1878.
Ma Chérie,

[…] Bardoux ne t’a pas répondu parce que les commandes se font au mois de décembre. Tu en auras une. Il s’entendra à ce sujet avec Guillaume. Il m’a promis de nommer Laporte inspecteur pour les classes de dessin en province (places nouvelles dont la création doit être ratifiée par les Chambres). Il s’est justifié sur d’autres points. Bref, je l’ai trouvé charmant.

Je dois déjeuner chez lui à la fin de la semaine prochaine, avec sa mère. C’est à ce moment-là, dans une dizaine de jours, que je dois avoir la réponse de Weinschenk, auquel j’ai remis hier mon manuscrit.

Le citoyen Lemerre a manqué au rendez-vous qu’il m’avait donné. Il faut que j’y retourne après-demain. Que de courses ! et une chaleur !

Je ne m’étonne pas du tout que tu trouves tes compagnes un peu bornées. C’est l’effet que me produit maintenant tout le monde ! et puis, mon loulou, nous avons l’habitude des conversations fortes. Le parallèle que nous établissons involontairement n’est point à leur avantage.

Il y a, au musée de Rouen, un Ribera authentique. Veux-tu que je demande pour toi aux Beaux-Arts la commande d’une copie de ce tableau ? Ça ne te dérangerait pas de cet hiver. L’histoire du portrait de Corneille ne me paraît pas claire[1].

Je n’ai que le temps de t’embrasser, ma chère fille.

Ton vieux compagnon.


  1. Madame Commanville obtint de l’État la copie de ce portrait de Corneille ; elle est aujourd’hui à Petit-Couronne, dans le musée de la maison natale du poète.