Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1917

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Louis Conard (Volume 8p. 333-334).

1917. À PAUL ALEXIS.
Lundi soir, 8 décembre 1879.

C’est très gentil, votre acte[1] ! Pourquoi n’y en a-t-il pas trois ? Je vous remercie d’avoir fait un dénouement qui n’est pas poncif. Puisqu’il est en dehors de la morale vulgaire, il est donc bon. Que le public l’ait avalé, voilà ce qui m’étonne.

Mais entre nous, mon cher ami, je trouve que, dans votre préface, vous donnez une importance exagérée aux organes génitaux. Qu’importe que… ou que l’on ne… pas, ô mon Dieu ! Les classiques avaient le cocuage, qui est une chose gaie. Les romantiques ont inventé l’adultère, qui est une chose sérieuse. Il serait temps que les naturalistes regardassent cette action comme indifférente.

Toutes mes amitiés à Zola. J’ai bien envie de lire son bouquin[2].


  1. Celle qu’on n’épouse pas.
  2. Nana.