Correspondance de Voltaire/1722/Lettre 72

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Correspondance de Voltaire/1722
Correspondance : année 1722GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 81).
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72. — À M. THIERIOT[1].

À Ussé, ce 12 décembre.

Voici, mon ami, cinq fleurons que vous trouverez, je crois, assez bien dessinés ; je vous enverrai les autres incessamment. Cherchez, je vous en prie, quelque graveur qui les exécute. Le même homme qui les a dessinés me fera toutes mes vignettes : c’est Durand, que vous avez vu à la Comédie ; il était mauvais acteur, et il est assez bon peintre. Mandez-moi, je vous en prie, comment vous faites pour les estampes. Génonville ne m’écrit point. Est-ce qu’il n’aurait point reçu mes lettres, ou qu’il serait malade, ou qu’il ne se soucierait plus de son vieil ami ? Le dernier est assez vraisemblable.

Qu’est-ce donc qu’il est arrivé à ce pauvre Gaudin ? Il m’écrit qu’il est près d’être écrasé, et me demande quatre louis. Je suis bien fâché s’il lui est venu quelque mauvaise affaire. J’écris à mon beau-frère[2] pour qu’il lui donne cet argent, et davantage s’il en a besoin. Je vous prie, mon cher Thieriot, d’aller un peu dîner chez ma sœur[3]. Écrivez-moi souvent. Je reçois dans l’instant votre lettre du 7, qui m’a charmé. Adieu ; on m’apporte encore un cinquième cul-de-lampe, que je joins aux autres.

Je ne suis point étonné que le cardinal[4] ait fait un beau discours ; il est dévoué depuis longtemps au dieu de l’éloquence. Adieu.

Songez à Henri, et aimez François[5].

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Mignot, correcteur de la chambre des compte.
  3. Femme de Mignot, et mère de Mme Denis et de Mme de fontaine.
  4. Dubois, reçu membre de l’Académie le 3 décembre. Son discours était l’ouvrage de Lamotte.
  5. C’est-à-dire François Voltaire.