Correspondance de Voltaire/1723/Lettre 92
J’arrive de Villars avec un grand mal de gorge. J’y ai reçu une lettre de vous, par laquelle vous me paraissez plus innocent et plus mon ami que jamais : cela augmente l’envie que j’ai de vous revoir et de retourner dans la belle solitude où vous êtes : je n’attends que le jour de mon départ. Je n’écris point à Mme de Bernières, parce que je veux auparavant avoir entièrement achevé l’affaire dont elle m’a chargé auprès de Francine[2]. Je n’oublie assurément pas les vôtres, et vous me verrez arriver bien honteux et bien mortifié si je ne vous apporte quelque bonne nouvelle.
Adieu. Écrivez-moi toujours un petit mot, et présentez mes respects à Mme de Lézeau et au maître de la maison. Demandez à Mme de Bernières si elle n’a point quelque ordre à me donner avant mon départ.