Correspondance de Voltaire/1724/Lettre 117

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Correspondance de Voltaire/1724
Correspondance : année 1724GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 116).
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117. — À M. THIERIOT.

À Forges, 5 août.

Il faut encore, mon cher Thieriot, que je passe ici douze jours. M. de Richelieu compte prendre des eaux ce temps-là, et je ne peux pas l’abandonner dans la douleur où il est ; pour moi, je ne prendrai plus d’eaux : elles me font beaucoup plus de mal qu’elles ne m’avaient fait de bien. Il y a plus de vitriol dans une bouteille d’eau de Forges que dans une bouteille d’encre, et, franchement, je ne crois pas l’encre trop bonne pour la santé. Je retournerai sûrement à la Rivière, quand M. de Richelieu partira de Forges. J’y retrouverai probablement quelques exemplaires de l’abbé de Chaulieu. Je vous donnerai les vers pour Mme  la duchesse de Béthune, et vous montrerai un petit ouvrage[1] que j’ai déjà beaucoup avancé, et dont j’ose avoir bonne opinion, puisque l’impitoyable M. de Richelieu en est content. Vous ne me reverrez pas probablement avec une meilleure santé, mais sûrement avec la même amitié. Faites bien la cour à M. et à Mme  de Bernières, et à tous ceux qui sont de la Rivière.

  1. L’Indiscret, comédie ; voyez tome II, page 241.