Correspondance de Voltaire/1724/Lettre 125

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Correspondance de Voltaire/1724
Correspondance : année 1724GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 122).
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125. — À M. DE CIDEVILLE.

1724.

Enfin, je ne suis plus tout à fait si mourant que je l’étais. À mesure que je renais, je sens revivre aussi ma tendre amitié pour vous, et augmenter les remords secrets de ne vous écrire qu’en prose. Je vous verrai bientôt, mon cher Cideville ; j’attends avec impatience le moment où je pourrai partir pour la Normandie, dont je fais ma patrie puisqu’elle est la vôtre. Je vous écris d’un pays bien étranger pour moi : c’est Versailles, dont les habitants ne connaissent ni la prose ni les vers. Je me console ici de l’ennui qu’ils me donnent par le plaisir de vous écrire, et par l’espérance de vous voir. Si vos amis se souviennent encore d’un pauvre moribond, je vous prierais de leur faire mille compliments de ma part. Adieu ; soyez un peu sensible à la tendre amitié que Voltaire aura pour vous toute sa vie.