Correspondance de Voltaire/1730/Lettre 201

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Correspondance de Voltaire/1730
Correspondance : année 1730GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 200-201).
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201. — À M. DODINGTON[1].

À Londres.

Sir, I took lately the liberty to send you the History, or rather an Essay on the History of king Charles the Twelfth. Now I beg leave to make you a better présent. M. Tiriot, who will render you this, is a friend of mine who travels for his pleasure, and learns English for his instruction. I have so often spoken to him of all the favours you honoured me with, that I could not forbear charging him with the thanks I must return to your kindness. I will never let slip an opportunity of making you sensible of my gratitude, not only to you but to England ; and I cannot better express my love to your country, than by procuring to my friend the honour of your acquaintance ; for travellers judge of a country by the men they have seen : and certainly, by that highest esteem which I profess for the English nation, one may easily perceive I had the honour once to enjoy Mr Dodington’s conversation.

I am, with respect and gratitude, sir, Your most humble obedient faithful servant[2],

Voltaire.

  1. Pièces inédites, 1820.
  2. Traduction : Monsieur, j’ai pris dernièrement la liberté de vous envoyer l’histoire, ou plutôt un essai sur l’histoire de Charles XII. Je demande maintenant la permission de vous faire un meilleur présent. M. Thieriot, qui vous remettra celle-ci, est un de mes amis qui voyage pour son plaisir, et apprend l’anglais pour son instruction. Je lui ai si souvent parlé de toutes les faveurs dont vous m’avez honoré que je n’ai pu résister à l’envie de le charger des remerciements que je vous dois pour toutes vos bontés. Je ne laisserai jamais échapper l’occasion de vous témoigner ma reconnaissance, ainsi qu’à toute l’Angleterre, et je ne puis mieux prouver mon affection pour votre pays qu’en procurant à mon ami l’honneur de faire votre connaissance : car les voyageurs jugent d’un pays par les hommes qu’ils y ont vus ; et d’après la haute estime que je professe pour la nation anglaise, il est facile de s’apercevoir que j’ai eu l’honneur de jouir de la conversation de M. Dodington.

    Je suis avec respect et reconnaissance, monsieur, votre très-humble, obéissant et fidèle serviteur,

    Voltaire.