Correspondance de Voltaire/1732/Lettre 238

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Correspondance de Voltaire/1732
Correspondance : année 1732GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 244).
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238. — À M. DE MONCRIF[1].
Janvier 1732.

Vous savez peut-être, monsieur, qu’il m’arriva, il y a plus de deux ans, le même malheur, au sujet de la Henriade, que je viens d’éprouver par rapport au roi de Suède. On m’a saisi à Calais les exemplaires que je destinais à ceux qui avaient souscrit en France. J’ai été un peu plus heureux ce mois-ci ; il vient de m’arriver un ballot d’exemplaires de la Henriade ; c’est une nouvelle édition in-octavo avec beaucoup de changements, une préface assez considérable et des notes. Je fais travailler aussi à une autre édition in-quarto, ornée de planches. Mon dessein est de faire délivrer l’une et l’autre aux souscripteurs, sans qu’il leur en coûte rien, afin de les dédommager d’avoir attendu si longtemps un ouvrage qui méritait si peu de se faire attendre. Comme vous avez eu la bonté, monsieur, de me procurer quelques souscripteurs, je prends la liberté de vous supplier de me faire savoir leurs noms, afin que je m’acquitte de mon devoir envers vous et envers eux. Je leur enverrai ce que j’ai, et je me hâterai, de peur qu’on ne me saisisse encore.

Je suis, avec toute l’estime et tout l’attachement possibles, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur,

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.