Correspondance de Voltaire/1733/Lettre 319

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Correspondance de Voltaire/1733
Correspondance : année 1733GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 330-331).
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319. — Á M. DE MONCRIF.
10 avril.

Il m’est absolument impossible de sortir. Ma santé est dans un état qui ferait pitié, même à Marivaux le métaphysique, ou à Rousseau le cynique. Oserais-je vous supplier de demander à Son Altesse sérénissime monseigneur le comte de Clermont s’il permettra que son nom se trouve dans le Temple du Goût, en cas que l’on donne, de mon aveu, une édition de cette bagatelle ? Je n’ose prendre la liberté d’écrire à Son Altesse sérénissime sur une pièce qui a trouvé tant de contradicteurs ; mais, si vous voulez bien me faire savoir ses intentions, j’attendrai ses ordres avant de rien faire. Son nom est déjà si cher aux beaux-arts qu’il ne lui appartient plus : il est à nous ; mais je n’oserais jamais en faire usage sans son aveu. Je vous supplie de lui faire la cour d’un pauvre malade.

Adieu ; je m’intéresse au succès du ballet comme vous-même. Comptez que je vous aime de tout mon cœur.