Correspondance de Voltaire/1733/Lettre 320

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Correspondance de Voltaire/1733
Correspondance : année 1733GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 331).
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320. — Á M. DE MONCRIF[1].
Á… 1733.

On a montré le Temple du Goût, tel qu’il est, à monsieur le garde des sceaux[2], et on a jugé qu’on pouvait en avoir non-seulement une permission tacite, mais un privilège, n’y ayant rien qui blesse l’État, la religion, ni les mœurs. M. l’abbé de Rothelin[3], qui a bien voulu me donner tous les jours ses conseils sur cet ouvrage, et qui le protège, a cru que M. de Crèbillon, qui n’est pas maltraité dans le Temple, en serait un juge favorable. Je lui ai fait tenir le manuscrit par monsieur son fils.

Je vous prie, mon cher ami, de vouloir bien lire à monseigneur le comte de Clermont l’endroit qui le regarde. J’userai de la même précaution avec M. le prince de Conti. Je vous prie aussi de vouloir bien parler à M. de Crèbillon, afin qu’il ait la bonté de rapporter promptement mon affaire. Si la petite drôlerie[4] réussit, comme je n’en doute nullement, permettez-moi d’en dire un petit mot.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. L. de Chauvelin.
  3. Membre de l’Académie française, qui figure dans le Temple du Goût.
  4. Le ballet de Moncrif, l’Empire de l’Amour.