Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 440

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Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 454-455).
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440. — Á MADAME DE CHAMPBONIN.
Cirey.

Que mon aimable Champenoise entend-elle quand elle me dit qu’elle n’est pas si Champenoise que je le crois ? Entend-elle qu’elle n’a pas l’esprit aussi vrai et aussi naturel, et le cœur aussi bon, et les mœurs aussi aimables que je le lui dis tous les jours ? En ce cas, ma Champenoise se trompe fort. Qu’elle vienne donc expliquer, au plus tôt, ce qu’elle entend ! Qu’elle vienne chez la maîtresse la plus aimable du plus délabré château qu’il y ait au monde, où elle est attendue avec impatience, et où l’on ne peut être tout à fait bien sans elle ! Il y a quelque temps que Mme du Châtelet voulait vous aller enlever au Champbonin ; tenez-lui compte de sa bonne volonté, et n oubliez pas l’empressement que j’ai de vous faire ma cour.