Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 439

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Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 454).
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439. — Á MADAME DE CHAMPBONIN.
Cirey.

Mon aimable Champenoise, pourquoi tout ce qui est à Cirey n’est-il pas à la Neuville ou chez vous ? Ou pourquoi tout chez vous et la Neuville n’est-il pas à Cirey ? Faut-il que la malheureuse nécessité d’avoir des rideaux de lit et des vitres sépare des personnes si aimables ? Il me semble que le plaisir de vivre avec Mme du Châtelet redoublerait, en le partageant avec vous. On ne regrette personne avec elle, et on n’a besoin d’aucune autre société, quand on jouit de la vôtre ; mais réunir tout cela ensemble, ce serait une vie charmante. Elle compte bien passer son temps avec vous et avec Mme de la Neuville : car il n’est pas permis que trois personnes de si bonne compagnie demeurent chacune chez elles. Quand vous serez toutes trois ensemble, la compagnie sera le paradis terrestre.