Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 632
Apparence
632. — À M. THIERIOT[1].
Cirey, … août. 1736.
Je suis très-inquiet de votre santé, et, si vous vous portez bien, je suis très-fàché, et avec raison, contre vous. Les remarques sur la Henriade, que vous avez promises, se sont fait attendre en vain : l’ouvrage avance, et il faudra qu’il paraisse sans que j’aie le plaisir d’avoir profité de vos critiques. À quoi sert-il donc d’avoir un ami ? Vous oubliez Voltaire et Henri IV ; vous ne faites point de réponse. Je vous écris, moi, qui suis dans le sein du bonheur et de la philosophie ; et vous, qui passez votre temps à boire et à far niente, vous ne m’écrivez point. Je vous avoue que rien ne peut troubler ma félicité que votre oubli ; puissé-je ne l’imputer qu’à votre paresse ! Mille tendres compliments à Pollion et à vos amis.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.