Correspondance de Voltaire/1737/Lettre 752

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Correspondance : année 1737GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 267-268).
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752. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
30 mai (1737).

En réponse à la vôtre du 26 mai :

Mon cher abbé, la lettre polie de M. d’Auneuil n’empêche pas que je n’aie fort à me plaindre de ce qu’il m’a enlevé mon hypothèque. Je prie monsieur votre frère de lui écrire :

1° Que je n’ai aucune connaissance qu’il ait payé les six derniers mois de 1735, et qu’il est prouvé qu’ils n’ont point été payés, puisque lui-même ayant dit que cette quittance était chez madame sa femme, cette quittance ne s’est pourtant jamais trouvée ; qu’enfin c’est à mon fondé de procuration à donner quittance, et que lui, Moussinot, offre de donner une quittance conditionnelle ;

2° Qu’à l’égard de l’hypothèque, comme il m’a ôté ma délégation sur les rentes de la Ville, on attend de son équité qu’il m’en donnera une autre.

Si j’avais su que ce metteur en œuvre, que je crois le gendre de Picart, fît de ces boîtes, je me serais recommandé à vous, et cela aurait épargné cent écus que le sieur Hébert gagne sur la tabatière. Je vous prie, mon très-cher abbé, de la bien envelopper, bien empaqueter, bien enfermer, et de la donner à M. le marquis du Châtelet pour me la rendre, sans lui dire de quoi il s’agit.

J’attends copie de la transaction avecc Demoulin, que je vous prie de m’envoyer aussi par M. du Châtelet, qui va partir.

Je supplie monsieur votre frêre de me faire avoir exactement les journaux. Il me manque ceux d’avril, et nous sommes à la fin de mai. J’attends aussi la suite des Pour et Contre, depuis le n° 209, et ce qui précède et ce qui suit les quatre tomes VIII, IX, X, XI des Observations. Vous devez avoir reçu le télescope et les livres doubles. J’écrirai incessamment à l’abbé Nollet, et je vous éricrai de lui donner de l’argent.

J’attends une rescription de 3,000 livres (ou 1,000). Il me semble que vous m’avez envoyé plus de 10,000 livres depuis le mois de janvier, sans compter ce que vous avez payé pour moi. C’est aller grand train.

Je vous embrasse tendrement.

  1. Édition Courtat.