Correspondance de Voltaire/1737/Lettre 794

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Correspondance : année 1737GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 349-350).
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794. — À MADAME DE CHAMPBONIN.
De Cirey, décembre.

Aimable amie, je n’ai point été libre jusqu’à ce moment ; pardon ! mais sachez que c’est à moi et à ma nièce[1] à vous remercier. Sachez que c’est faire son bonheur que de la mettre près de vous. Vous avez tout, hors l’amour-propre. Le mien est extrême de pouvoir être uni à vous par les liens du sang, que je me propose ; mais ne nous enivrons point des fumées d’un vin que nous n’avons point encore bu. Ne croyons jamais que ce qui est fait. Je crois l’affaire en train, mais qui peut répondre des événements ? je ne réponds que de mon cœur, qui est à vous pour toujours. Venez me voir, ma chère amie, quand vous passerez près de la ville des entresols.

  1. Mlle Mignot aînée, que son oncle avait envie de marier à un parent de Mme de Champbonin. (Cl.)