Correspondance de Voltaire/1737/Lettre 801

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Correspondance : année 1737GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 357-358).
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801. — À M. THIERIOT[1].
15 décembre 1737, à Cirey.

J’ai reçu, mon cher ami, la lettre du prince[2]. Cela fait un peu de détour, mais cela est plus sûr. Vous pouvez m’écrire par la voie ordinaire, à Cirey, quand vous n’aurez rien de particulier à me faire savoir. Mme  du Châtelet vous a écrit. Je vous dis à peu près les mêmes choses qu’elle, mon cher ami ; je n’ai pas un moment à moi[3]. Une tragédie nouvelle est actuellement le démon qui tourmente mon imagination. J’obéis au dieu ou au diable qui m’agite. Physique, géométrie, adieu jusqu’à Pâques. Sciences et arts, vous servez par quartier chez moi ; mais Thieriot est dans mon cœur toute l’année.

Votre frère m’a envoyé des halbits qui sont si beaux que j’en suis honteux. Je vous recommande ma nièce. M’est-il permis de dire à Pollion et à Polymnie combien je les révère ?

Portez-vous bien, aimez-moi, écrivez-moi. À propos, j’ai corrigé les premiers actes d’Œdipe, Zaïre, et tous mes petits ouvrages. Toujours enfantant, toujours léchant ; mais le monde est trop méchant.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.
  2. De Frédéric.
  3. Tout ce qui suit a fait partie jusqu’à présent de la lettre à Thieriot du 23 décembre. (G. A.)