Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 862

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Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 469).
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862. — À M. THIERIOT[1].
Cirey, ce 9 mai.

Voici, mon cher ami, un petit paquet pour le fils[2] du roi Og. Je suis outré de la sottise des libraires de Hollande. Je joins à mon paquet un Mémoire pour le Journal des Savants, et un autre, que je vous prie de faire tenir en Angleterre. Je crois que la simplicité et la vérité qui y règnent vous engageront à les faire valoir. Ne pourrez-vous point donner à l’abbé Trublet celui que je destine au Journal des Savants ? J’envoie des doubles en Hollande. On ne saurait trop, ce me semble, avoir soin de son honneur, et ce serait manquer de respect au public que de me taire, quand on lui donne un ouvrage si informe. Vous feriez une bonne action si vous faisiez comprendre à l’abbé Trublet combien il sied mal à un honnête homme comme lui de se rendre complice des traits qu’on trouve dans les Observations[3], dont il est l’approbateur.

Adieu. Je suis aussi affairé qu’un oisif de Paris qui se hâte pour aller souper. Mme du Châtelet vous fait bien des compliments.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Frédéric, fils de Guillaume, amateur de géants.
  3. De Desfontaines.