Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 895

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Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 518-519).
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895. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
7 juillet (1738).

J’ai reçu votre lettre du 4, mon cher ami.

Je vous renverrai une autre procuration, que vous remplirez du nom qu’il vous plaira. Je ne crois pas que M. de Richelieu me doive autant que vous me dites ; mais en tous cas la procuration sera pour recevoir ce qu’il se trouvera dû.

Je compte que vous aurez enfin donné douze cents francs à M. Nollet, de la meilleure grâce du monde, et que vous lui en aurez promis autant à sa première réquisition.

La chose qui me tient à présent le plus à cœur, c’est la distribution de mes livres en cas qu’ils soient corrigés selon mes intentions, et bien reliés. M. Cousin, jeune homme extrêmement serviahle et entendu, se charge de la distribution. Ainsi vous aurez la bonté de lui donner tous les livres qu’il demandera, selon le mémoire à lui envoyé, et vous aurez aussi la bonté de lui rembourser l’argent qu’il aura dépensé.

Si vous avez quelques amis philosophes, vous pourrez leur faire part du livre.

Je n’ai point encore envoyé à Bar-sur-Aube pour le télescope.

Je vous supplie dans le premier envoi de ne pas oublier trois bons canifs.

Je vous embrasse tendrement. Ma santé va bien mal[2].

Pas un sou à Prault, mon cher abbé, que je n’aie arrêté son compte, et que je sache ce que je dois payer de chaque volume. Vous pouvez toujours lui donner les cinq cents livres pour les autres livres qu’il a fournis à Cirey ; mais, encore une fois, pas un sou au delà.

Mais surtout douze cents livres à l’abbé Nollet.

  1. Édition Courtat.
  2. Le commencement de cette lettre est écrit par une main étrangère ; la suite, jusqu’à la fin, est écrite par Voltaire. (C.)