Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 931
931. — À M. DE MAUPERTuIS.
Jeudi 10 septembre[1].
Si je n’étais pas presque toujours malade, je vous chercherais partout pour apprendre de vous à penser, et pour jouir des charmes de votre commerce. Vous êtes le seul géomètre qui, depuis que M. Saurin n’est plus[2], ayez de l’imagination. Vous joignez la saine métaphysique aux mathématiques, et, par-dessus tout cela, vous avez de la santé. Ô homme extraordinaire et heureux ! miror et invidco[3]. Je vais lire avec avidité ce que vous me faites l’honneur de m’envoyer. Si l’ouvrage est de vous, je vais y prendre des leçons ; s’il est d’un autre, je m’en rapporte à votre jugement. Adieu ; aimez un peu Voltaire.