Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 942

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1738
Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 18-19).
◄  Lettre 941
Lettre 943  ►

942. — À M. HELVÉTIUS.
Cirey, le 17 octobre.

Voici, mon cher élève des Muses, d’Archimède, et de Plutus, ces Éléments de Newton, qui ne vous apprendront rien autre chose, sinon que j’aime à vous soumettre tout ce que je pense et ce que je fais. J’ai reçu une lettre de monsieur votre père ; il sait combien j’estime lui et ses ouvrages ; mais son meilleur ouvrage[1] c’est vous. Quand vous voudrez travailler à celui[2] que vous avez entrepris, l’ermitage de Cirey vous attend pour être votre Parnasse ; chacun travaillera dans sa cellule.

Il y a un nommé Bourdon de Joinville qui a une affaire qui dépend de vous ; Mme  du Châtelet vous le recommande, autant que l’équité le permet, s’entend, votisque assuesce vocari[3]. Je vous embrasse tendrement, et je vous aime trop pour mettre ici les formules de très-humble.

  1. On disait le contraire du fils de Crébillon. (Cl.)
  2. L’Épître sur l’amour de l’étude. Voyez les lettres 934 et 974.
  3. Virgile, Georg., I, 42.