Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 969

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Correspondance de Voltaire/1738
Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 54).
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969. — À M. DE MAUPERTUIS.
Cirey, le 27 novembre.

J’ai trop tardé à vous remercier, mon grand philosophe ; serez-vous homme à consacrer un quart d’heure à nous faire savoir comment l’enchanteur Dufai[1] a coupé quatre membres à Newton ? Oter tout d’un coup quatre couleurs primitives aux gens ! cela est-il vrai ? On ne sait plus comment la miséricorde de Dieu est faite ; expliquez-nous le mystère.

Il y a quelque temps que la physique languit à Cirey. Si vous connaissiez quelque jeune indigent qui sût coller, brosser, tracasser de la main, avoir soin d’une machine, la monter, la démonter, envoyez-le-nous. Mme  du Châtelet a toujours les mêmes sentiments pour sir Isaac Maupertuis ; et, quoique nous ayons perdu quatre couleurs, nous ne vous croyons pas obscurci. Vous savez avec quels sentiments je vous suis attaché pour la vie.

  1. Voyez sur Dufai une note du quatrième des Discours sur l’Homme.