Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1094
Je ne fais, mon cher monsieur, dans l’affaire de Desfontaines, que ce que mes amis et mes parents ont voulu ; et je cède aux bienséances rigoureuses qui ordonnent de confondre certaines calomnies. Je vous prie d’aller, à votre loisir, consulter l’oracle[1] à la Grange-Batelière.
Je suis bien aise que la pièce[2] de M. de La Noue ait réussi. C’est un homme de mérite et de talent, à ce qu’il me paraît. Il faut que la pièce soit bien bonne pour faire tant d’effet avec un si triste dénoûment.
Je comptais vous envoyer le commencement de l’Essai sur l’histoire de Louis XIV ; mais, puisqu’on m’a prévenu, je n’ai autre chose à vous dire sinon qu’on le corrige encore.
Qu’est-ce que ce Brutus de Pontchavrau, et cette Porcie de Conscierge ? Nous valons en cela les Anglais, mais ne nous en vantons pas comme eux dans les gazettes.
Je vous embrasse.