Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1120

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 229).


1120. — À M. BERGER.

Cirey, le 29 mars.

Mon cher Berger, je viens d’écrire à M. Fallu ce que j’ai cru de plus engageant, en faveur de M. de Billy, que je crois à Lyon. Continuez, je vous prie, à m’écrire. Vous savez que mes occupations et l’uniformité de ma vie me laissent peu de choses à vous mander. Il faut que votre fécondité supplée à ma disette.

Le couplet contre M. est sanglant. N’est-ce pas Roi qui en est l’auteur ? Comment va Mahomet[1] ? Comment va le monde ? Est-il vrai que vous ayez vu Saint-Hyacinthe ? Ce malheureux n’en vaut pas la peine. C’est un de ceux qui déshonorent le plus les lettres et l’humanité. Il n’a guère vécu à Londres que de mes aumônes et de ses libelles. Il m’a volé, et il a osé m’outrager. Escroc public, plagiaire qui s’est attribué le Mathanasius de Sallengre et de S’Gravesande ; fait pour mourir par le bâton ou par la corde, je ne dis rien de trop. Dieu merci, je n’ai des ennemis que de cette espèce, et des amis de la vôtre. Comptez sur moi pour jamais.

  1. Mahomet II.