Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1191

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 318-319).

1191. — À M. THIERIOT.
Bruxelles, 17-18 août.

Enfin, nous partons pour Paris[1] ; nous sommes des étrangers qui venons voir ce que c’est que cette ville dont on disait autrefois tant de bien. J’espère au moins y retrouver votre amitié, qui me dédommagera de ce que je n’y trouverai pas. On dit qu’on y reçoit assez bien les étrangers qui voyagent : nous y serons un mois, tout au plus ; après quoi je retourne à la suite d’un procès triste et long, mais à la suite de l’amitié, qui rend tout agréable. Je ne sais pas encore où je logerai ; mais, quel que soit le baigneur ou le cabaret qui hébergera mon ambulante personne, j’ai lieu de croire que rien ne m’aura privé de la douceur d’être aimé de vous.

  1. Voltaire avait quite Paris vers le 6 juillet 1736 ; il n’y rentra que vers le 4 septembre 1739, après plus de trois ans d’absence. Il descendit seul, non pas à l’hôtel Lambert, mais à l’hôtel de Brie, rue Cloche-Perce, où il tomba malade. Mme du Châtelet, pendant ce temps-là, occupa un appartement à l’hôtel Richelieu. Voltaire resta deux mois à Paris, qu’il ne quitta que dans les premiers jours de novembre ; et, après être passé par Langres et Cirey, où il demeura une semaine ou deux avec Mme du Châtelet, il accompagna de nouveau cette cette à Bruxelles au commencement de décembre 1739. (Cl.)