Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1209

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Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 340).

1209. — À M. DE CIDEVILLE,
chez m. l’abbé bignon, ou au chateau de tournebu
route de rouen.
À Paris, le 11 octobre.

Mon cher ami, je tombai malade le jour même que je devais partir avec M. le duc de Richelieu, et me voici entre MM. Silva et Morand. On ne disait pas trop de bien d’abord de mon cul et de ma vessie ; mais, Dieu merci, ces deux parties misérables ne sont pas offensées. On me saigne, on me baigne. Si vous êtes encore dans le voisinage de Paris, et dans le dessein d’y faire un tour, votre ancien ami gît rue Cloche-Perce, à l’hôtel de Bri et Émilie plane à l’hôtel Richelieu.

Je vous embrasse mille fois.

RÉPONSE DE CIDEVILLE AU BAS DE LA LETTRE.
Le 12.

Oui, j’irai, cher ami, dans peu,
Mais tard au gré de mon envie,
Adorer Émilie
À cet hôtel de Richelieu,
Vous baiser à celui de Brie,
Sans m’enivrer du vin du lieu.