Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1245
Mon cher ange saura que j’ai reçu aujourd’hui sa lettre et le cinquième acte de Zulime ; que j’ai obéi sur-le-champ, que j’ai travaillé, que j’ai renvoyé le tout. Mes anges, je suis votre diable de la chose impossible[1] ; vous ordonnez toujours, et je rabote toujours. Mais Zulime réussira-t-elle ? Je l’espère à la fin. J’ai relu ce cinquième acte avec quelque satisfaction. Marions donc Zulime avant d’établir son gros frère Mahomet. Qu’est-ce que cette comédie nouvelle qu’on joue[2] ? Me voilà probablement remis après le saint temps de Pâques. Tant mieux, je n’ai dans tout ceci ni lenteur ni empressement dans l’esprit : jamais mes anges ne trouveront créature plus résignée ; d’ailleurs, je suis si heureux ici que rien ne m’inquiète. Adieu, couple adorable ; il ne me manque que vous. J’écris à M. de Pont-de-Veyle et à Mlle Quinault.