Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1245

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 387).

1245. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
25…

Mon cher ange saura que j’ai reçu aujourd’hui sa lettre et le cinquième acte de Zulime ; que j’ai obéi sur-le-champ, que j’ai travaillé, que j’ai renvoyé le tout. Mes anges, je suis votre diable de la chose impossible[1] ; vous ordonnez toujours, et je rabote toujours. Mais Zulime réussira-t-elle ? Je l’espère à la fin. J’ai relu ce cinquième acte avec quelque satisfaction. Marions donc Zulime avant d’établir son gros frère Mahomet. Qu’est-ce que cette comédie nouvelle qu’on joue[2] ? Me voilà probablement remis après le saint temps de Pâques. Tant mieux, je n’ai dans tout ceci ni lenteur ni empressement dans l’esprit : jamais mes anges ne trouveront créature plus résignée ; d’ailleurs, je suis si heureux ici que rien ne m’inquiète. Adieu, couple adorable ; il ne me manque que vous. J’écris à M. de Pont-de-Veyle et à Mlle  Quinault.

  1. C’est le titre d’un conte de La Fontaine.
  2. Ce doit être les Dehors trompeurs, ou l’Homme du jour, comédie en cinq actes et en vers, de Boissy, jouée sur le Théâtre-Français, pour la première fois, le 19 février 1740.