Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1273
C’est que je suis le plus distrait des hommes, et que j’ai mis probablement 26 février pour 26 avril[1]. Je voudrais ne faire que de ces fautes.
L’opéra était entre les mains de M. d’Argental. Il me l’a renvoyé pour y faire des coupures nécessaires, et pour ajuster ma tragique muse aux usages de l’opéra. J’ai obéi, car j’ai bien de la foi à ses évangiles. Il ne s’agit plus, mon cher monsieur, que d’avoir un moyen de renvoyer Pandore par la poste. Parlez-en à ce même M. d’Argental, qui trouve remède à tout.
Si vous avez bonne opinion de. Mondonville, vous le ferez travailler sous vos yeux ; vous lui donnerez du sentiment et de l’expression : voilà le point, car, pour des doubles croches, il en fait assez.
La pièce dont vous me parlez[2] est d’un de mes amis, que j’ai un peu aidé. Il est bien faux qu’elle soit de moi ; et c’est ce que je vous prie de dire.
J’oubliais une condition pour mon opéra, c’est que vous m’écrirez souvent. Ce sera le meilleur marché que j’aurai fait de ma vie.
- ↑ Voyez plus haut la lettre 1268.
- ↑ Zulime, qui fut jouée le 8 juin.