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Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1306

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Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 472).

1306. — À M. DE MAUPERTUIS.
Bruxelles, 29 juin.

M. S’Gravesande, mon cher monsieur, voudrait bien savoir s’il est vrai que vous avez reconnu une assez grande erreur dans la détermination des hauteurs du pôle qui ont servi de fondement aux calculs de la méridienne de MM. de Cassini. Vous me feriez un sensible plaisir si vous vouliez m’envoyer sur cela un petit détail, tant pour mon instruction que pour satisfaire la curiosité de M. S’Gravesande.

Il court des nouvelles bien tristes du Pérou ; il vaudrait mieux que les mines du Potose fussent perdues que d’avoir seulement la crainte de perdre des gens[1] qui ont été chercher la vérité dans le pays de l’or. Je ne crois pas qu’on ait besoin d’eux pour savoir comment la terre est faite ; mais ils ont grand besoin de revenir.

Est-il vrai que les Mémoires de M. Duguay[2] sont rédigés par vous ? Paraissent-ils ? C’était un homme comme vous, unique en son genre. Mon genre à moi est d’être le très-humble serviteur du vôtre, et de vous être attaché pour jamais.

  1. Godin, Bouguer, et La Condamine, partis pour le Pérou en mai 1735, n’étaient pas encore de retour, et le vice-roi de Lima les retenait dans la capitale du Pérou pour qu’ils y donnassent des leçons de mathématiques. La Condamine rentra en France en 1745, et Godin ne put sortir de Lima qu’en 1751. Voyez la lettre du 7 janvier 1745, à La Condamine. (Cl.)
  2. Les Mémoires de Duguay-Trouin paraissaient alors, avec une continuation, non de Maupertuis, son compatriote, mais de Godard de Beauchamps, 1 vol. in-4o.