Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1357

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Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 522).

1357. — À M. ***
La Haye.

Soyez très-sûr, monsieur, que j’ai sondé le terrain pour les choses que vous souhaitez, et que, si cela avait été praticable, je l’aurais fait ; mais il n’y a pas la moindre apparence qu’on ait le plus léger besoin ni la plus petite envie de ce que vous imaginez. Le philosophe couronné est un vrai roi philosophe qui pense en héros, mais qui vit avec simplicité, et qui ne connaît pas le besoin du superflu : du moins il est ainsi jusqu’à présent. Ses dépenses consistent à entretenir cent mille hommes, ou à faire fleurir les arts ; le reste lui est inconnu.

Si je peux vous être de quelque utilité, vous n’avez qu’à parler. Adressez votre lettre au palais de Prusse, à la Haye.

Je vous embrasse, mon cher monsieur, de tout mon cœur.

Voltaire.