Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1383

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Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 552).

1383. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
(Berlin, 2 décembre 1740.

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Je vous quitte, il est vrai ; mais mon cœur déchiré
Vers vous revolera sans cesse ;
Depuis quatre ans vous êtes ma maîtresse,
Un amour de dix ans doit être préféré ;
Je remplis un devoir sacré.
Héros de l’amitié, vous m’approuvez vous-même ;
Adieu, je pars désespéré.
Oui, je vais aux genoux d’un objet adoré,
Mais j’abandonne ce que j’aime[1].

Votre ode est parfaite enfin, et je serais jaloux, si je n’étais transporté de plaisir. Je me jette aux pieds de Votre Humanité, et j’ose être attaché tendrement au plus aimable des hommes, comme j’admire le protecteur de l’empire, de ses sujets, et des arts.

  1. Ces vers font allusion à la réponse du roi au Billet de congé de Voltaire.