Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1417

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Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 25-26).

1417. — À M. DE MAIRAN.
À Bruxelles, ce 12 mars.

Des savants digne secrétaire[1],
Vous qui savez instruire et plaire,
Pardonnez à mes vains efforts.
J’ai parlé des forces des corps,

Et je vous adresse l’ouvrage[2]
Et si j’avais, dans mon écrit,
Parlé des forces de l’esprit,
Je vous devrais le même hommage.

Je vous supplie, monsieur, quand vous aurez un moment de loisir, de me mander si vous êtes de mon avis. Il se peut faire que vous n’en soyez point, quoique je sois du vôtre, et que j’aie très-mal soutenu une bonne cause.

Mme  du Châtelet l’a mieux attaquée que je ne l’ai soutenue. Vous devriez troquer d’adversaire et de défenseur. Mais nous sommes, elle et moi, très-réunis dans les sentiments de la parfaite estime avec laquelle je serai toute ma vie, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

  1. Dortous de Mairan avait remplacé Fontenelle, en 1740, comme secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.
  2. Les Doutes sur la mesure des forces vives, cités au commencement de la lettre 1413.