Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1423
Apparence
Correspondance de Voltaire/1741
1423. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
Bruxelles…
Mme du Châtelet fait aux anges les plus tendres compliments. Nous menons ici une vie philosophique bien agréable ; mais je ne suis pas encore philosophe. Adieu, mes adorables anges. Je me mets toujours à l’ombre de vos ailes.
Adoucissez, je vous en prie, Bombarde[2] ; je n’ai jamais mérité qu’il se déclarât contre moi. C’est lui qui a empêché Rameau de mettre Promèthée[3] en musique. Il dit à l’abbé de Voisenon que cet ouvrage ne vaudrait jamais rien, et Voisenon le dit à Rameau. Depuis ce temps-là, l’abbé de Voisenon l’a lu, l’a trouvé très-bon, mais il ne l’a donné qu’à Royer[4]. Je vous avoue que depuis que j’ai achevé ce Prométhée, je le regarde comme un poëme digne de votre protection. Valete.