Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1467

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Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 94-95).

1467. — À M. THIERIOT[1].
14 août.

En vous remerciant de vos bons documents. J’ai déjà l’histoire de la Bactriane[2] dont vous me parlez. Il faut avoir la rage de l’antiquité pour lire cette érudition étrangère. J’espère que cette maladie me passera bientôt.

Mais ce dom Calmet, dans son Histoire universelle, n’aurait-il fait que répéter des choses communes, n’aurait-il point répandu quelque jour sur l’histoire orientale, sur Gengis-kan, sur le grand lama, sur Tamerlan, sur les Mogols, sur l’état du christianisme dans les Indes ? Il me semble qu’il était fait pour dire mieux que les autres sur ces matières. Dites-moi s’il les a touchées en ce cas, je ferai venir son ouvrage.

On ne parle dans votre Paris que de banqueroutes je suis très-ridiculement et très-rudement compris dans celle d’un Michel, homme fait, je pense, pour être ignoré de vous, car il n’était que riche ; mais vous, n’entendez-vous point parler des finances de Prusse ? Les Jordans sont à portée de vous faire tenir des lettres de change. Il faut bien que vous ayez tôt ou tard votre pension. L’oisiveté du camp de Strehlen a été une belle occasion ; Sa Majesté m’a honoré de quelques lettres de ce camp. J’ai pris la liberté de lui-parler de vous, sans vous commettre. Le roi est bueno entendedor, et m’aura très-bien compris. Mandez-moi donc les premières bonnes nouvelles que vous aurez. Bonsoir je vais souper.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez une note de la lettre 1460.