Correspondance de Voltaire/1747/Lettre 1863

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Correspondance de Voltaire/1747
Correspondance : année 1747GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 489).
1863. — À M. MOREAU[1].
Ce mardi.

Je n’ai point eu, monsieur, la sottise de répondre aux déclamations puériles et insolentes de Rigoley et de Mannory. Il est seulement bien déshonorant pour le barreau qu’on souffre de pareils abus. Mon procureur a fait, à la vérité, un petit mémoire concernant les faits et les procédures, et dès que le tout sera en état, uniquement pour les juges, j’aurai l’honneur de vous l’apporter, quoique ce mémoire de chicane ne mérite pas votre curiosité. J’aurais eu l’honneur de vous faire ma cour, si je n’avais pas été presque toujours malade. J’ai l’honneur d’être, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, etc.[2]

  1. Voltaire contre Travenol, par Henri Beaune, 1869. Autographe de la collection Sohier.
  2. Voltaire et Travenol interjetèrent tous deux appel de la sentence rendue au Châtelet. Voltaire, qui se défiait du Parlement, crut avoir assez de crédit pour faire évoquer l’affaire par le conseil du roi ; il obtint, à la date du 1er février 1747, un arrêt du conseil d’État qui portait l’affaire devant la chambre de l’Arsenal. Mais, sur l’opposition de Travenol, les parties furent renvoyées devant la juridiction ordinaire de la Tournelle. — 25 mars. Nouveaux mémoires, nouvelles plaidoiries.