Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1902

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Correspondance de Voltaire/1748
Correspondance : année 1748GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 523).
1902. — À M. L’ABBÉ DE CHAUVELIN[1].
À Commercy, ce 12 août,

Je ne sais, monsieur, comment va votre santé ; mais j’apprends que vous faites plus de bien à Sémiramis que les eaux ne vous en ont fait. Voici, je crois, mes deux anges gardiens de retour à Paris ; vous avez donc la bonté de faire le troisième. Je vous rends de très-humbles actions de grâces ; cela est bien beau de protéger les orphelins. Le père de Sémiramis mourrait de peur sans vous. Je défie l’ombre de Ninus d’avoir l’air plus ombre que moi. Je crois que la peur m’a encore maigri. Je ne reprendrai des forces qu’en cas que j’apprenne que mon enfant se porte bien. Je viendrai assurément vous remercier de la victoire ; mais je ne me hasarderai pas d’être présent à une défaite. Quoi qu’il arrive, je serai toute ma vie, monsieur, avec la plus tendre et la plus respectueuse reconnaissance, etc.

  1. Henri-Philippe de Chauvelin, né le 18 avril 1714, frère du marquis de Chauvelin, est mort en 1770. Il était conseiller au Parlement depuis 1738. Il est auteur des Repliques aux Apolopies des jésuites, 1762, qui furent attaquées par un anonyme, et dont Voltaire prit la défense. Voyez tome XXIV, page 341.