Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1925

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Correspondance de Voltaire/1748
Correspondance : année 1748GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 543-544).

1925. — AU LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[1].

J’ai l’honneur, monsieur, de vous faire hommage de la seule sédition du Panégyrique du roi, dont j’ai été content pour la fidélité et l’exactitude. Je me flatte que vous recevrez avec bonté ce tribut d’un bon citoyen attaché à son maître et à sa patrie.

Permettez que je vous renouvelle mes prières au sujet de la parodie de Sémiramis, que les Italiens ont eu ordre de supprimer à la cour, et qu’ils veulent toujours jouer à Paris, malgré l’abolition de cet abus faite depuis cinq ans. J’aurai seulement l’honneur de vous représenter ici que dans le temps que cet abus était souffert, on ne permettait ces farces qu’après que le premier cours des représentations des tragédies nouvelles était entièrement expiré et que ces tragédies ne se jouaient plus.

S’il faut donc, monsieur, que les comédiens italiens persistent dans leur opiniâtreté à faire jouer leur parodie, je demande seulement, dans les circonstances présentes, qu’on se règle suivant l’ancienne méthode, très-sagement établie pour ne pas ruiner les comédiens français, c’est-à-dire qu’on attende l’expiration du cours des premières représentations de Sémiramis, interrompu par le voyage de Fontainebleau, et qui va se reprendre dans quelques semaines. Je compte être à Paris dans ce temps-là, et vous y remercier de vos bontés.

  1. Éditeur, Léouzon Leduc.