Correspondance de Voltaire/1748/Lettre 1935

La bibliothèque libre.
Correspondance de Voltaire/1748
Correspondance : année 1748GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 554-555).

1935. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
Cirey, ce 24 décembre.

De Lunéville me voilà à Cirey, et je ne serai auprès de mes anges qu’après les Rois. Je suppose que le Père de La Tour leur a envoyé une copie de Sémiramis ; mais je leur en apporterai une autre dont ils seront plus contents. J’aurai d’ailleurs tout le temps de travailler sous leurs yeux, puisqu’on m’assure qu’on joue Catilina.

Mme  du Châtelet avait donc oublié que je lui avais fait, de votre part, compliment sur cette charge ? Je ne lui en ai pas fait de la mienne, car cette charge est une chimère. Il n’y a de bon que les appointements, et, ce qui vaut encore mieux, le bonheur de vivre avec un roi qui est, en vérité, presque aussi aimable que vous.

Nous partons ; je passe d’un ciel dans un autre ; je vais du roi Stanislas à vous ; je n’étais pas son sujet, mais je suis le vôtre.

Bonsoir, adorables créatures.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.