Correspondance de Voltaire/1749/Lettre 1971

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Correspondance de Voltaire/1749
Correspondance : année 1749, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 17).

1971. — À M. MARMONTEL.
Vendredi au soir, mai.

« Je suis très-reconnaissant de l’honneur que me veut faire M. Marmontel. Je ne crains que le nom qu’il veut mettre à la tête de son ouvrage[1]. On dit qu’il a eu le plus grand succès. Je vous en fais mon compliment à tous deux. »

Ces paroles sont tirées de l’épître de M. le maréchal de Richelieu, libérateur de Gênes, et grand trompeur de femmes, mais essentiel pour les hommes, écrite aujourd’hui, de Marly, à votre ami Voltaire.

Ayez la bonté, mon cher et aimable ami, de lui écrire un petit mot de douceur que vous enverrez chez moi, et que je lui ferai tenir. Il n’y a point de plaisirs purs dans la vie. Je ne pourrai voir demain le second jour de votre triomphe. Je suis obligé d’accompagner Mme  du Châtelet, toute la journée, pour des affaires qui ne souffrent aucun délai. Si vous recevez ma lettre ce soir, vous pourrez m’envoyer votre poulet pour M. de Richelieu, que je ferai partir sur-le-champ. Te amo, tua tueor, te diligo, te plurimum, etc.

  1. Dans le tome VIII de l’édition des Œuvres de Marmontel, Liège, 1779. on trouve, en tête d’Aristomène, une dédicace à Richelieu, qui n’est ni dans l’édition des Œuvres, 1818-1819, dix-huit volumes in-8°, ni dans l’édition originale de la tragédie.