Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2172

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Correspondance de Voltaire/1751
Correspondance : année 1751, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 226).

2172. — À M. LE BARON DE MARSCHALL[1].
Ce mardi.

Je ne joue point, monsieur, dans Andromaque ; je ne joue que contre un juif[2] pendable et protégé, qui me vole douze mille écus à la barbe de Dieu, du roi et des juges. J’ignore encore si je pourrai être au château à l’heure qu’on jouera la pièce. Cependant, monsieur, si vous voulez hasarder d’être à cinq heures chez moi, je ferai l’impossible pour m’y trouver et recevoir vos ordres. Adieu, monsieur, je vous aime de tout mon cœur, cela vaut mieux que toutes les f… cérémonies inventées pour gêner la société. Les Romains, qui valaient mieux que nous, disaient : Vale.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Le baron de Marschall, fils d’un ministre d’État, était membre de l’Académie de Berlin.
  2. Hirschell.